vendredi 1 juin 2007

Travailler plus pour gagner plus?!

Ce slogan majeur de la campagne UMP consiste, pour les heures supplémentaires, à ne pas imputer de charges sociales « employeur » pour l’entreprise, à les majorer de 25 % pour le salarié qui n’aura pas à les déclarer dans ses revenus.
Nous pouvons nous poser plusieurs questions de fond, et qui attendent une réponse concrète et précise :
1- Est-ce que cette mesure s’appliquera pour les temps partiels ? Quand nous savons que les temps partiels sont essentiellement tenus par des femmes, n’irait-on pas encore vers une plus grande inégalité homme/femme ?
2- Le régime des heures supplémentaires ne s'appliquera pas aux cadres payés au forfait/jour, aux artisans, aux professions libérales...Et a toutes les professions pour lesquelles il n'est jamais question d'heures supplémentaires.
3- C'est l'employeur qui imposerait a priori les heures supplémentaires ; un employé qui refuserait ces heures serait t'il vu comme démissionnaire? Comment mettre cela sur la base du volontariat alors que c’est tout de même la marche de l'entreprise qui prime ?
4- Cette mesure ne va t-elle pas tuer les emplois dits « précaires » et en particuliers les intérimaires, les salariés en CDD ou en CNE. En effet, pourquoi un employeur embaucherait, alors qu’il pourrait donner des heures supplémentaires à ses employés à moindre coût ?
5- Le financement de la protection sociale (retraite, sécurité social...) ne risque t-il pas d'être fragilisé.
6- La dérive d'augmenter les revenus des salariés par des heures supplémentaires au détriment d'augmentations salariales est d’une telle tentation !
Nous disons ALERTE !
Cette décision, nous le voyons peut paraître dans sa précipitation démagogique, quand nous savons tous les enjeux et les dérives qu’elle peut engendrer !
Le Modem propose pour favoriser l'emploi une aide défiscalisant les 2 premiers emplois, et de manière progressive une défiscalisation sur les emplois des très petites entreprises; c'est la création d'entreprises et d'emplois qu'il faut aider, motiver et soutenir par un "Small Business Act".
Information complémentaire sur le coût et la mise en oeuvre de cette mesure dans le 3 ème commentaire.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous relevez les aspects négatifs de cette mesure; mais ne pensez vous pas qu'en baissant un peu le cout moyen de la main d'oeuvre en France on augmente notre compétitivité et l'attrait de la main d'oeuvre locale?

Merci

Anonyme a dit…

Nous te souhaitons plein de courage!
Ce blog transmet de la fraîcheur, de la confiance et de la couleur!
Nous comptons sur toi!

julien et julie

René Robert a dit…

Près de 4 milliards d'euros pour supprimer le paiement d'impôt sur les intérêts des prêts immobiliers, pas moins de 5 milliards pour supprimer les charges sociales sur les heures supplémentaires, selon Les Echos qui dévoilent mardi les détails de la réforme voulue par le Président Sarkozy. Pour que cette réforme soit votée cet été, le gouvernement doit transmettre au plus tard mercredi au Conseil d'Etat le projet de défiscalisation des heures supplémentaires. Dans ses arbitrages, celui-ci aurait fait le choix de privilégier les salariés et les petites entreprises. Le point catégorie par catégorie :

Salariés : "Le gouvernement prévoit, pour les salariés, une exonération totale de charges sociales et de CSG (21,5 points au total), quelque soit le niveau de salaire", selon Les Echos qui chiffrent le coût de cette mesure à 2,6 à 2,8 milliards d'euros par an.
Ex : pour trois heures supplémentaires payées 70 euros bruts, le salarié paie aujourd'hui 12,90 euros de charges salariales. Son salaire net est donc de 57,10 euros et son salaire net imposable de 59,08 euros (1,98 euros de CSG). Avec cette réforme, son revenu net serait de 70 euros.
Par ailleurs, le gain de ces heures supplémentaires ne seront pas imposables, jusqu'à un certain plafond.
Le dispositif concernera également les fonctionnaires.
Salariés à temps partiel : les heures "complémentaires" seront exonérées de charges sociales mais ne seront pas majorées. Le travail supplémentaire ne pourra pas dépasser 10% du temps de travail normal.
Ex : une personne travaillant 20h ne pourra pas faire plus de 2 heures supplémentaires par mois.
Cadres : la plupart du temps, les cadres n'ont pas de durée légale du travail mais un nombre de jours travaillés par an, ce que l'on appelle le "forfait jour". Celui-ci ne doit pas excéder 218 jours par an. Au-delà, les jours travaillés suivront la règle des heures supplémentaires mais sans majoration de 25%.
Employeurs : Afin de ne pas trop corser le coût de la réforme, le gouvernement cible son effort sur les entreprises de moins de 20 salariés. Elles bénéficieront d'une réduction de cotisation de 2 euros par heure supplémentaire afin de compenser le relèvement de la majoration des heures sup (elles étaient majorées de 10%, elles le seront de 25%).
Dans les entreprises de plus de 20 salariés, la réduction de cotisation sera comprise entre 0,5 et 1 euro par heure supplémentaire. L'heure de travail supplémentaire restera donc plus chère qu'une heure normale ce qui devrait dissuader les employeurs de privilégier les heures sup' aux embauches